Biodiversité : Total s’engage en faveur de la diversité en renforçant son ambition et ses engagements

22/10/2020

Fin septembre 2020, Total a dévoilé de nouveaux engagements en matière de biodiversité, qui contribuent à l’ambition du Groupe de devenir la major de l’énergie responsable. Explications avec Steven Dickinson, coordinateur Biodiversité Groupe.

En 2016, Total s’est engagé à contribuer à l’atteinte des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies, et a depuis structuré sa démarche de développement responsable en ce sens. Comment se traduit cet engagement sur le terrain, au plus près de nos activités ? Quelles solutions et pratiques responsables le Groupe met-il en place pour mener à bien sa mission avec responsabilité vis-à-vis de l’environnement et en s’assurant du respect de l’humain dans la gestion de ses activités ?

Dans quel contexte s’inscrit la nouvelle ambition Biodiversité du Groupe ?

Steven Dickinson, coordinateur Biodiversité Groupe.

Steven Dickinson / Cette prise de position est le fruit d’un long cheminement, débuté il y a environ 30 ans. On peut remonter jusqu’en 1992 avec le lancement de la Fondation d’entreprise Total et ses engagements en faveur de l’environnement. Puis à 2005, avec notre première politique Biodiversité, suivie de partenariats à partir de 2010, notamment avec le programme pour l’Environnement des Nations Unies. Nous avons pris nos premiers engagements d’évitement volontaire en 2012-2013 et depuis 2016, nous sommes engagés à contribuer aux 17 Objectifs de Développement Durable de l’ONU, dont deux concernent la biodiversité. Enfin, en juillet 2018, nous avons formulé des engagements dans le cadre de l’initiative act4nature. Ce qui nous amène à cette nouvelle ambition, avec laquelle nous souhaitons contribuer à la préparation du plan mondial pour la biodiversité à 2030 de l’ONU.

Quelle est la nouveauté par rapport aux engagements de juillet 2018 ?

S. D. / Ces engagements témoignaient déjà d’une prise de conscience forte et d’un engagement croissant du Comité Exécutif sur le sujet de la biodiversité. Mais leur formulation n’était pas suffisamment concrète et opérationnelle. Désormais, chacun des quatre piliers de notre ambition est soutenu par des engagements qui vont plus loin que ceux de 2018 et sont SMART (Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réaliste et Temporellement défini), ce qui implique notamment une étape de reporting public. Cette évolution a permis au Groupe de renouveler son engagement dans l’initiative act4Nature, devenue act4Nature International, un élément de différenciation pour Total qui est la seule major participant à cette initiative. Le Plan Mondial pour la Biodiversité annonce que la prise de tels engagements est une des solutions clés permettant de contribuer à enrayer la perte de biodiversité.

Vous parlez de quatre piliers : pouvez-vous nous en dire plus ?

S. D. / Le premier concerne le maintien de nos zones d’exclusion volontaire, soit les zones du patrimoine mondial naturel de l’UNESCO et la banquise arctique pour les activités E&P. Pour cette dernière, nous sommes à ce jour la seule major qui s’engage à n’y mener aucune activité d’exploration de champs pétroliers.

Le deuxième pilier porte sur la gestion de la biodiversité dans nos nouveaux projets : dès lors qu’ils sont situés en zone UICN1 I à IV ou en zone humide Ramsar2, nous nous engageons à mettre en place des plans d’actions spécifiques afin de minimiser nos impacts négatifs. Pour les zones UICN I et II et Ramsar, pour tout nouveau projet, nous allons plus loin en nous dotant systématiquement d’un plan d’action à gain net, attesté par une institution tierce.

Nous cherchons bien sûr à améliorer l’existant : c’est l’objet du troisième pilier. Pour chaque site important pour l’environnement et certifié ISO 14 001, un plan d’action biodiversité sera déployé. Ce pilier porte également sur nos sites en cessation d’activité, pour lesquels nous cherchons à identifier des opportunités de création de zones riches en biodiversité dans le cadre de leur redéveloppement.

Enfin, le dernier pilier concerne la promotion de la biodiversité, qui se fait par deux canaux. D’une part, celui de la mise à disposition des données que nous générons lors de nos études environnementales, pour le monde scientifique et académique, via la plateforme Global Biodiversity Information Facility. Nous le faisons chaque année, pour cinq projets ou sites, et rendons compte de ce partage. L’autre canal, c’est celui de Total Foundation, notamment avec les initiatives d’éducation de la jeunesse et de soutien à la recherche liées à l’axe Climat, Littoral et Océan, ainsi que l’engagement solidaire des collaborateurs via le programme Action!

De quelles ressources et appuis Total dispose-t-il pour honorer ses engagements ?

S. D. / Nous nous appuyons sur des standards internationaux pour mettre en place nos plans d’actions, tels que ceux du BBOP (Business and Biodiversity Offsets Program) pour les actions de compensation permettant le gain net. Il faut ensuite aboutir ! Nous allons donc faire constater et certifier notre progression par une entité tierce reconnue. Pour notre engagement de gain net, il s’agira a priori de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), qui ne va pas se limiter à de simples constatations : il s’agira là encore d’un accompagnement, pour nous aider à mieux faire et corriger le tir si besoin.

Quand on parle des impacts du Groupe sur la biodiversité, on pense généralement aux activités de l’Exploration-Production. Avec le développement des énergies renouvelables, observez-vous l’émergence de nouveaux enjeux liés à la biodiversité ?

S. D. / En effet, nous intégrons progressivement les nouvelles activités du Groupe dans notre programme de gestion de la biodiversité. Même si les énergies renouvelables engendrent en général moins d’impacts que l’exploitation pétrolière et gazière, elles ne sont pas sans conséquences. C’est pourquoi nous allons lancer des plans d’action sur des sites éoliens et photovoltaïques à La Réunion et menons également des travaux exploratoires de compensation sur des sites solaires au Japon. Dans ce domaine, nous apprenons beaucoup des sociétés que nous rachetons. Je pense notamment à Total Quadran, qui a une réelle expertise dans ce domaine. Nous allons progressivement transposer ce modèle dans nos projets renouvelables hors de France et de l’Union Européenne et il nous sera très bénéfique, en particulier pour nos projets d’éolien offshore.

En dehors du gain net, quelles sont nos pistes pour générer un impact positif sur la biodiversité ?

S. D. / Les projets de la Business Unit Nature Based Solutions (NBS), qui seront dédiés aux puits de carbone naturel, vont générer de par leur nature des co-bénéfices pour la biodiversité. Il s’agira en effet d’activités de plantation, de gestion forestière durable, d’agroforesterie, d’agriculture et de conservation d’espaces remarquables. Ces bénéfices feront d’ailleurs l’objet de communications publiques.

 

1  Union Internationale pour la Conservation de la Nature
2 Zones humides d'importance internationale, inscrites sur la liste établie par la Convention de Ramsar