Climat : « Total est le mieux placé de tous ses pairs »

21/06/2017

 

Publié pour la première fois en 2016, le rapport de Total sur le climat a pour objectif d’expliquer la manière dont le Groupe intègre le climat à sa stratégie et de la partager avec nos parties prenantes. Alors que la nouvelle édition 2017 vient de sortir, nous avons cherché à savoir ce qu’en retiennent les investisseurs. Y ont-ils trouvé des clés pour mieux comprendre comment Total peut devenir la major de l’énergie responsable ? Eléments de réponse avec Graeme Baker*, gérant de portefeuille pour Investec Asset Management.

 

Graeme Baker

En tant qu’investisseur dans le secteur de l’énergie, comment percevez-vous les efforts de Total pour intégrer le climat à sa stratégie ?

Graeme Baker / Nous sommes investisseurs, mais aussi actionnaires de Total. Ce qui compte pour nous est avant tout de surperformer au bénéfice de nos clients, et cela passe par une valorisation précise du prix de l’action. Mais le monde de la finance change et, aujourd’hui, il y a de nouveaux facteurs à prendre en compte, d’ordre environnemental, sociétal et de gouvernance, et cela inclue le changement climatique.

Nous investissons sur le long terme, et il nous semble que Total, au travers de ses positions sur le climat, fait la même chose. Le Groupe est prêt à assumer des retours sur investissement relativement faibles dans un premier temps, mais qui comportent un potentiel très élevé sur le long terme. Donc, parmi tous ses pairs, nous avons le sentiment que Total est en tête. Bien entendu, on peut toujours faire plus, mais on a le sentiment que Total sait anticiper.

Sur quoi repose précisément votre analyse ?

G. B. / Si vous ne traitiez pas le sujet du changement climatique, cela jouerait en votre défaveur, dans notre appréciation. Il faut prendre le problème de front, accepter que nous sommes dans une période de transition énergétique et montrer que vous êtes capables de vous adapter, que vous avez l’expertise et les connaissances. Et c’est exactement ce que Total est en train de faire, lorsque vous rachetez et détenez des entreprises comme Saft et SunPower. Vous vous concentrez sur le solaire, le stockage, et vous êtes même disposés à étudier l’éolien terrestre : cela entre en cohérence avec nos perspectives de long terme. Nous aimons aussi la priorité que Total donne au gaz. Le gaz naturel est un carburant de transition nécessaire. Il est plus propre que le charbon, et nous avons besoin d’une forme d’hydrocarbures plus propre qui permette une transition sur une période de 30 à 40 ans. Et même si nous aimons l’éolien terrestre, le solaire et le stockage, nous comprenons aussi que l’intermittence des renouvelables puisse poser des problèmes. Il est impossible de passer immédiatement à 100 % de production d’électricité issue de l’éolien terrestre et du solaire. De ce point de vue là, nous croyons que le gaz a son importance.

Diriez-vous de Total qu’il est un investissement responsable ?

G. B. / Dans l’univers qui est le sien, et parmi les acteurs auxquels nous vous comparons, Total avance dans la bonne direction. La transition ne se fait pas du jour au lendemain, ni pour Total, ni pour le monde. Elle doit se faire dans la durée pour être viable. On n’arrêtera pas de consommer du pétrole du jour au lendemain, pas plus que du gaz. Nous pensons que la demande de pétrole continuera de croître à court terme et que celle du gaz devrait augmenter pour encore au moins 20 ans, tirée par les marchés émergents. Il y a des technologies innovantes qui pourraient changer la donne, mais il n’est pas possible de changer si brutalement sans que la croissance économique ou les standards de vie des populations n’essuient un coup sévère. Ce qu’il est essentiel de faire comprendre, c’est que cette transition prendra du temps. Il est donc assez juste de dire que oui, Total avance dans la bonne direction, avec une stratégie durable. Certains pourraient ne pas être d’accord et dire que produire des hydrocarbures contribue à générer plus de CO2 et des problèmes de changement climatique. Ce n’est pas notre position, tant que vous travaillez à trouver des solutions, de nouvelles technologies, et que vous avancez dans une transition responsable. Ce qui compte pour nous, c’est de voir que vous vous engagez. On pourrait aussi vous objecter que vous pourriez investir davantage dans ces technologies. Mais nous devons aussi tenir compte des données économiques, et garder à l’esprit que Total doit générer de la valeur pour ses actionnaires. Nous constatons une amélioration rapide de ces technologies, nous voyons les coûts baisser, et ils continueront de baisser. Cela devrait accélérer la transition vers un système énergétique plus propre, où Total est bien positionné.

*Avertissement : Graeme Baker exprime ici son opinion personnelle. Elle n’engage pas Investec Asset Management.

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